Suite à une rencontre en Équateur avec l’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield , le président haitien Jovenel Moïse a renouvelé son engagement d’organiser les élections en Haïti cette année 2021 comme prévu . Lui exprimant ses “profondes” préoccupations sur “le climat sécuritaire, l’impasse politique, le manque de transparence et d’inclusion dans les préparatifs référendaires”, la représentante américaine avait souligné que le peuple haïtien mérite d’avoir le droit de choisir ses dirigeants et un gouvernement à son service.
Comment parler d’élections libres et crédibles si la population refuse de participer aux élections avec le gouvernement en place ?
C’est une question à laquelle 68 membres du Congrès américain ont tenté de répondre dans une lettre adressée au secrétaire d’Ėtat Antony Blinken. Selon eux, des élections organisées sans le respect des normes de participation et de légitimité internationalement acceptées ne feront que saper davantage la confiance dans la gouvernance démocratique, gaspiller des ressources rares et perpétuer un cycle d’instabilité politique et de violence.
En Europe, l’eurodéputé du parlement européen Caroline Roose condamne l’organisation du référendum constitutionnel qui attribuait plus de pouvoirs à Jovenel Moïse. Selon elle « Les élections doivent être libres, crédibles et transparentes ». Elle demande, durant son intervention, à l’UE et à la communauté internationale de soutenir Haïti dans ce moment de crise humanitaire, économique, sociale et sanitaire.
Et le Premier ministre haitien a.i Claude Joseph de rappeler peu après: « Un référendum est un acte de souveraineté. Il concerne essentiellement les Haïtiens. Ce sont eux qui décident s’ils veulent ou non un référendum pour changer la Constitution ».
Rappelons que la rencontre entre le président haïtien et la représentante américaine a eu lieu le 24 mai 2021 à Quito, la capitale équatorienne en marge de l’investiture du nouveau président élu Guillermo Lasso.
Rose Laure FATAL
