« Les problèmes sociaux d’Haïti ont des liens étroits avec le manque ou la mauvaise qualité d’éducation en Haïti. Et l’éducation à la science est l’un des moyens les plus efficaces pour développer le pays. » Le fondateur et président du think tank haitien GRAHN-MONDE, Docteur Samuel Pierre en est convaincu et a défendu son point de vue dans la presse le 23 avril dernier. « C’est le refus d’investir dans une éducation authentique qui a mis le pays là où il est aujourd’hui », a-t-il renchéri.
Pour M. Pierre, le système éducatif haïtien actuel est l’une des sources des problèmes sociaux d’Haïti. Relevant certains aspects négatifs dudit système, il en a identifié les conséquences sur la société.
Première conséquence : la culture de l’irresponsabilité
Samuel Pierre le justifie par le fait que l’éducation haïtienne ne permet pas de « reconnaître ses torts ni d’assumer ses responsabilités ». Il souligne que, dès l’enfance, l’homme haïtien a appris à dire « ce n’est pas de ma faute, c’est de la faute de l’autre ». Devenu citoyen, directeur, ministre, président, il agit de la même manière. « D’où un pays où c’est toujours l’autre le responsable du problème », tance le docteur.
Deuxième conséquence : l’individualisme
Cela tient du fait que tel quel le système éducatif apprend à être individualiste. « On pense seulement à soi, à trouver la solution à son petit problème en fuyant le problème collectif », argumente le président-fondateur du think tank.
Troisième conséquence : le refus du dialogue
« Dès notre plus jeune âge, quand on a un problème avec quelqu’un, on nous apprend à refuser de communiquer avec cette personne », a remarqué le spécialiste.
Par ailleurs, Samuel Pierre a déploré l’instrumentalisation des jeunes peu éduqués à des fins lucratives pour « créer l’instabilité dans le pays et une économie criminelle ». Selon lui, la jeunesse sans formation est une proie facile pour le secteur mafieux.
Samuel Pierre préconise d’utiliser l’éducation à la science pour changer et développer Haïti. Il soutient qu’il ne peut pas y avoir de changements dans la société sans éducation, et qu’il ne peut pas y avoir de développement sans la science.
« La science analyse, examine, essaie de comprendre, essaie d’apporter des solutions. L’éducation à la science peut aider à mieux appréhender la réalité, les phénomènes, ce qui peut permettre de changer la situation sociale actuelle d’Haïti », argue Monsieur Pierre.
« La science peut jouer un rôle important dans le développement d’Haïti, comme elle l’a fait dans plusieurs autres pays comme le Brésil, le Coré du sud, le Singapour », a poursuivi l’expert en éducation. Pour autant, Docteur Samuel Pierre en appelle à un investissement massif dans l’éducation, notamment l’éducation à la science, « la clef pour développer Haïti ».
Graham G. HENRY
