En Haïti, le référendum du 27 juin 2021 est jusque-là financé par le Trésor public. Sur les 40 millions de dollars américains que nécessite sa réalisation, l’Etat haïtien a déjà versé 29 millions dont 9 millions destinés à l’approvisionnement en matériels non sensibles. Un montant versé dans le fonds électoral géré par le Programme des nations Unies pour le développement (PNUD) à titre de fiduciaire. Depuis janvier dernier, le gouvernement a signé un accord avec PNUD pour l’appui technique et financier au processus référendaire et électoral.
Cet appui consiste à assurer la formation des agents du processus électoral, à simplifier le transport des matériels dans les différents centres de vote et à sécuriser les matériels sensibles. « En attendant l’apport de nos partenaires techniques et financiers, ce “Basket fund “sera alimenté par les fonds du Trésor public », avait déclaré l’ancien Premier Ministre Jouthe Joseph.
À quelques jours du référendum aucun pays dit ami d’Haïti ne s’est manifesté pour le financer. Pourtant, la question électorale ne cesse de faire rage sur la scène internationale. En avril 2021, 68 membres du congrès américain ont demandé au Président américain, Joe Biden, de suspendre le financement au référendum dans une lettre adressée au secrétaire d’État, Anthony Blinken. Les 68 parlementaires conseillent les États-Unis de déclarer clairement qu’ils ne fourniront aucun soutien pour faciliter le référendum.
« Pendant des décennies, la communauté internationale a investi des centaines de millions de dollars pour aider Haïti à atteindre la stabilité politique et une démocratie représentative. Afin d’avancer de manière plus productive, nous devons reconnaître que ces efforts n’ont pas permis d’atteindre les résultats escomptés et que continuer sur la même voie ne fera qu’exacerber la situation », soutiennent les membres du congrès dans leur correspondance au secrétaire d’État Anthony Blinken.
Les mises en place se poursuivent pour l’organisation du référendum. Mais, le gouvernement haïtien n’a pas encore reçu d’appui financier pour compléter le fonds nécessaire. Il manque encore 11 millions pour compléter le budget d’organisation du référendum.
Pharah-Djine COLIN