L’enquête criminelle sur les possibles manipulations comptables de la Trump Organization pour se soustraire aux redevances fiscales franchit un cap décisif. Un grand jury a été constitué pour déterminer s’il y a matière pour tenter un procès ou non contre l’ex président Trump, rapportent plusieurs médias américains.
Constitué de personnes issues de la société civile, ce grand jury a un edelai de six mois pour examiner le dossier. Les jurés se réuniront trois jours par semaine en vue de mener à bien cet examen, selon le Washington Post.
Dans l’esprit du droit pénal américain, le grand jury examine, au secret, le dossier et peut aussi demander des pièces complémentaires ou à entendre un ou plusieurs témoins. À l’issue de l’examen, il détermine, à la majorité, mais pas nécessairement à l’unanimité, s’il y a matière à inculpation, préambule à un procès, informe l’Agence France Presse (AFP).
Depuis 2019, le procureur du district de Manhattan, Cyrus Vance, creuse pour savoir si le groupe a artificiellement gonflé la valeur de ses actifs pour obtenir des prêts plus importants, les sous-évalués dans ses déclarations fiscales pour réduire ses impôts. Selon le grand jury récemment constitué, celui-ci aurait à ce jour, suffisamment d’éléments pour aller jusqu’au procès.
Les enquêteurs ne visent pas personnellement l’ancien président américain Donald Trump, a rapporté l’agence de presse. “S’il s’agit bien pour Cyrus Vance d’obtenir une inculpation, il n’est pas établi qu’il s’agisse de Donald Trump lui-même. Il pourrait viser la Trump Organization en tant que personne morale ou des collaborateurs de l’ancien président américain au sein de cette holding”, lit-on dans le texte, publié le mercredi 26 mai 2021.
Les services du procureur de Manhattan se sont intéressés récemment de près au directeur financier de la Trump Organization, Allen Weisselberg, un bras droit de Donald Trump.
Pour rappel, les autorités judiciaires de l’Etat de New York suivent aussi l’affaire. Elles mènent un autre procès civil contre Trump. La procureure d’un autre tribunal de New York Letitia James a signifié récemment à l’organisation que l’enquête civile a réuni suffisamment d’éléments pour une poursuite pénale.
Si le procès a lieu, Donald Trump sera le premier président américain à être jugé au pénal. Pour le moment, il continue de crier aux persécutions politiques et accuse les enquêteurs de complicité avec les démocrates.
Clashisky D LAROSE