La construction du mur de séparation frontalière décidée par le gouvernement dominicain va bon train. À date, 24 kilomètres de ce mur de 4 mètres de haut surmonté de barbelés ont déjà été érigés dans certains des principaux points sensibles le long de la frontière entre la République d’Haïti et la République Dominicaine, a rapporté le journal dominicain Listin Diario.
Les travaux se réalisent par l’armée dominicaine « dans la plus grande discrétion ». « Les points frontaliers de Jimaní et Elias Piña sont les deux sections déjà construites et ils sont les deuxième et troisième plus importants points de passage entre les deux pays », a confirmé le général dominicain Santo Domingo Guerrero Clase, directeur des plans et opération de l’État-major.
« Les soldats du corps spécialisé de sécurité de la frontière (Cesfront) sont responsables de la surveillance en permanence de la clôture », précise ce haut gradé de l’armée avant de rappeler que la construction de ce mur répond à des besoins de sécurisation de la frontière en vue de combattre, dit-il, l’immigration irrégulière des Haïtiens, la contrebande, le trafic d’armes et de drogue, le vol des véhicules et de bétail qui se multiplient entre les citoyens haïtiens et dominicains.
Le mur sera érigé seulement dans les « points névralgiques » de la frontière, jugés vulnérables, a déclaré à la presse le commandant du Cesfront, le général Jose Manuel Duran. La prochaine étape de ce chantier serait la ville de Pedernales, le poste le moins fréquenté des quatre postes frontaliers officiels.
Les travaux ont démarré bien avant que le président, Luis Abinader, ait annoncé le 27 février devant le parlement dominicain son intention de construire une clôture le long de la frontière entre la République Dominicaine et Haïti, ajoute Listin Diario. Une clôture renforcée avec des systèmes technologiques de surveillance, pour mieux contrôler la frontière et en finir avec l’immigration illégale, la contrebande et les autres activités criminelles.
Cette décision a été prise suite à un accord trouvé le 14 janvier 2021 avec le président haïtien Jovenel MOÏSE. Interrogées sur le sujet, les autorités haïtiennes n’ont pas pipé mot.
Leffranc Jeffly