Un an après la mort de George Floyd, toujours pas de consensus au Congrès pour voter la loi sur la réforme de la police américaine. Son vote reste bloqué au Congrès, faute d’accord bipartisan entre les républicains et les démocrates, malgré des semaines de négociations.
Pour commémorer la mort de l’afro-américain George Floyd, tué le 25 mai 2020 à Minneapolis dans le Minnesota aux États-Unis par un policier blanc nommé Derek Chauvin, le Président américain Joe Biden a reçu la famille de la victime à la Maison Blanche, ce mardi 25 mai 2021, à la date marquant la première année de son assassinat qui a horrifié le monde entier.
La loi de réforme de la police, baptisée “George Floyd Justice and Policing Act, vise à réduire les bavures des policiers dans l’exercice de leur fonction de maintien de l’ordre. Joe Biden avait appelé le Congrès à la voter avant la date anniversaire de ce crime policier.
« Les discussions se poursuivent »
« Nous progressons mais nous avons encore beaucoup de travail », a déclaré, la veille, l’un des sénateurs démocrates en charge des négociations avec l’opposition républicaine, Corie Booker, raporte RFI.
Le blocage semble résider au niveau des négociations sur le contenu de la loi. Certaines clauses auraient fait l’objet de mésentente. par exemple, le fait qu’elle entend interdire la technique de la clé d’étranglement, cause de nombreux morts particulièrement celle ayant conduit à la mort de Floyd.
Le fameux facteur d'”immunité qualifiée constitue également un handicap. C’est une jurisprudence de la Cour Suprême qui garantit une quasi immunité juridique aux policiers même en cas de bavures meurtrières. Les démocrates veulent supprimer cette immunité ou du moins la réduire. Les républicains, par contre, estiment qu’elle est indispensable pour protéger agents de police au travail.
D’autres facteurs entrent aussi en ligne de compte. Le slogan “Black Lives Matter” (Les vies noires comptent”) devenu un véritable repoussoir politique depuis la mort de Floyd, est contrecarré à ce jour par un autre slogan des républicains :”Blue Lives Matter ” (Les vies des policiers comptent aussi).
Cette situation n’est pas des moindres pour expliquer le retardement du vote de la loi sur la réforme policière américaine. L’ancien président américain, Donald Trump minimisait les mouvements de protestation contre la violence policière aux États-Unis. Il avait qualifié les manifestants de pillards, de casseurs, partisans d’une abolition pure et simple de la police.
Tandis que les Afro-Américains réclament l’égalité raciale et le démantèlement de la suprématie blanche aux États-Unis, le président Biden croit que l’occasion se présente enfin pour changer le cours de l’Histoire. « Ton papa a changé le monde », avait-il dit à la fille de George Floyd, un mois après la condamnation le 20 avril 2020 du policier blanc, Derek Chauvin.
Ce dernier, jugé coupable de la mort de Georges Floyd et immédiatement écroué, encourt environ 40 ans de prison. Sa peine sera rendue le 20 juin 2021. Il a demandé l’annulation du verdict ce 4 mai, accusant le jury d’avoir eu « des comportements inappropriés ». Mais les chances que cela arrive sont très minces, estiment les experts en sélection de jury, Jeffrey Frederick et Steve Tuller.
Clashisky D LAROSE
