Depuis 1934 les femmes haïtiennes mènent une bataille pour l’égalisation de leurs droits face à ceux des hommes. L’égalité de genre constitue un axe prioritaire en matière des droits de la personne humaine pour certains Etats. Cependant, les droits femmes ne cessent d’être violés et marginalisés.
Face à cela, l’Etat haïtien à travers le ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes a adopté une politique égalitaire femmes-hommes(PEFH).Cette politique vise à renforcer le corpus juridique existant en la matière pour éviter toutes formes de discrimination à l’égard des femmes. Ladite politique s’étend sur une période de 20 ans allant de 2014 à 2034. D’autres instances œuvrant pour le respect des droits fondamentaux de la personne ont aussi adopté des mesures de protection visant l’égalité de genre.
En 2014, un document de Politique d’Egalite Femmes-Hommes(PEFH) a été présenté au public. À travers cette politique, l’État haïtien promut légalité entre les femmes et les hommes dans tous les secteurs de la vie nationale. Elle vise l’élimination des discriminations à l’égard des femmes. Dans ce document,6 grandes axes pour une politique égalitaire réussi sont développées: à savoir l’égalité des droits et une justice équitable entre hommes et femmes, l’éducation non sexiste et des modèles égalitaire, l’accès à la santé sexuelle et reproductive dans le respect de la dignité des femmes, l’égalité économique et un accès équitable à l’emploi être hommes et femmes, la participation égalitaire des femmes et hommes aux instances décisionnelles et l’élimination de toutes les formes de violence faite aux femmes et aux filles.
Que dit la loi sur la paternité, maternité et la filiation ?
La loi sur la paternité, la maternité et la filiation élaborée sous l’initiative de l’ancienne ministre à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes, Marie-Laurence Jocelyn Lasègue a été promulguée en 2014. Cette loi protège les enfants. Elle accorde une attention soutenue sur l’égalisation du statut des enfants en supprimant certains adjectifs négatifs (adultérins et incestueux) à l’égard de ces derniers. Selon cette loi, tous les enfants sont égaux. Cette loi fait réparation aux femmes en exigeant les pères à se responsabiliser.
Un 3ème plan national de lutte contre les violences envers les femmes
Le ministère à la condition féminine et aux droits des femmes en partenariat avec l’ONU Femmes ont présenté un 3eme plan contre les violences à l’égard de la gente féminine parut
13 Octobre 2017. Ce plan est opérationnel pour une période de 10 ans allant de 2017 à 2027. Ce plan vise à éradiquer les violences que subissent les femmes en luttant pour le respect des droits humains particulièrement les femmes, en sensibilisant et informer la population au lien entre les violences sexospecifiques, en renforçant la prévention et la prise en charge pluridisciplinaires des violences sexospecifiques entre autres .À souligner que ce plan a été élaboré suite à l’inapplication des deux premiers.
Les mots de l’OPC sur cette égalité
L’Office de protection et du Citoyen(OPC) et ONU Femmes ont signé un mémorandum d’accord le 7 Décembre 2020. Ce mémorandum a pour objectif de renforcer la lutte contre les violences basées sur le genre et les différentes formes de violence des droits des filles et des femmes en Haïti. Il embrasse 4 points fondamentaux. Ce document vise la promotion de l’Egalite des sexes au sien des institutions de l’État et de la société civile et aussi la révision des lois discriminatoires à l’égard des femmes.
L’ensemble des dispositions prises ces dernières années ont été élaborées pour renforcer la législation haïtienne et les textes ratifies par Haïti portant sur la question des droits de la personne.Sur le plan international nous avons la Déclaration Universelle des droits de l’homme et du citoyen (DUDH), la convention des Nations-Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination a l’égard des femmes (CDEF), la convention interaméricaine de la violence contre le femme( BELEM DO PARA) en autres. Sur le plan national, la constitution haïtienne de 1987 amendée, la loi du 14 Septembre 1953, le Décret du 8 octobre 1982 et celui du 6 Juillet 2005 pour ne citer que ceux-là
Malgré tout cet arsenal juridique visant à protéger et à promouvoir les droits des femmes, ces dernières ne cessent d’être victimes. Au foyer, au travail, on a toujours des préjugés vis-à-vis des femmes.« Dans l’administration publique malgré l’exigence du quota de 30%, les femmes sont en petit nombre et elles n’accèdent pas souvent au poste décisionnel alors que pour les hommes ce n’est pas aussi difficile. On rencontre le plus souvent des femmes dans le personnel de soutien. On a toujours tendance à penser que la place de cette catégorie est à la maison qu’elle soit éduquée ou non » a déclaré une responsable du ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes. Elle poursuit en faisant savoir que les femmes sont battues par leurs partenaires mais dans la majorité des cas aucune sanction n’a été attribuée au présumé criminel.
Esperancia Jean NOE