Contrairement aux autres pays qui s’activent et multiplient leurs initiatives en vue de freiner la propagation de la pandémie du COVID-19 sur leur territoire, en Haïti la vaccination peine à démarrer. Les autorités publiques n’ont encore rien décidé et la population ne semble pas non plus emballée par la perspective de se faire vacciner.
La polémique nationale existant autour des différents vaccins connus et expérimentés semble expliquer en partie cette situation de point mort. Les effets secondaires reconnus à certains vaccins et les conditions liées à la vaccination communiquées par les instances haïtiennes entretiennent un climat d’appréhension et répugnent.
Depuis ces deux dernières semaines, les cas de coronavirus recensés dans le pays sont en nette augmentation. Le pays vient de dépasser la barre de 14 mille cas d’infection ce 24 mai 2021. Les variants anglais et brésilien du virus pathogène de la maladie ont été identifiés sur le territoire national. Se disant préoccupé, le ministère de la Santé publique et de la Population(MSPP) a sonné l’alerte et exhorte la population à pratiquer les gestes barrière.
Sans pour autant parler de deuxième vague, le directeur général du ministère de la santé publique, Dr Lauré Adrien, a souligné qu’avec la présence de ces deux variants, Haïti a franchi une nouvelle étape. Il appelle tous les Haïtiens à redoubler d’efforts, car, précise t-il, le variant brésilien est plus dangereux. Et plus le nombre de personnes contaminées augmente, plus la possibilité de développer des formes graves de la maladie est grande.
Le Dr Jean William Pape, membre du comité de gestion de la COVID-19, intervenant sur les ondes de radio Magik 9 met en garde contre cette situation de recrudescence. En plus du respect des gestes barrières, il préconise la vaccination la seule mesure pour éviter le pire.
Pays bénéficiaire du programme Covax, Haïti avait refusé le vaccin AstraZeneca compte tenu des complications accompagnant l’injection de ses premières doses de ce de ses premières utilisation, mais a reconsidéré sa position face à l’évolution de la situation.
Invité à commenter l’actualité sur les ondes de radio télé Caraïbes, ce 24 mai le ministre de la Culture et de la Communication, Pradel Henriquez, a déclaré que des mesures ont été prises pour la réception des doses soit 130 000 vers la fin du mois de juin 2021. Toutefois, il a souligné que la vaccination reste une décision personnelle et le gouvernement se prépare à adopter une politique de vaccination.
Malgré l’augmentation actuelle jugée « préoccupante » du nombre de contamination et de décès au coronavirus en Haïti, la vaccination ne fait pas l’unanimité dans les familles haïtiennes. La population reste toujours très sceptique sur la présence réelle du Covid-19 dans le pays. Et pour beaucoup d’observateurs, les autorités gouvernementales confondent plus qu’elles ne rassurent sur le bien-fondé de la vaccination.
Paul André EXANTUS
